Inclusion scolaire, les changements de la rentrée 2019

En 2018, plus de 177 000 élèves bénéficiaient d’une prescription de la MDPH en vue d’un accompagnement individuel ou mutualisé durant leur scolarité. Cette année, pas moins de 201 367 élèves ont été recensés, soit une augmentation de 23 500 prescriptions.

 

La rentrée 2019 était donc particulièrement attendue en termes d’accueil et d’accompagnement des élèves en situation de handicap ainsi que de leurs familles. Comme annoncé ce 27 août dernier par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, la rentrée des classes a été l’occasion de procéder à de nombreuses évolutions afin de favoriser l’inclusion. Déploiement des PIAL, recrutement d’AESH, accompagnement des enseignants, meilleure prise en charge des enfants autistes… L’ambition est à la hauteur des enjeux.

 

IS-EA fait un petit tour d’horizon des principales nouveautés.

Le déploiement des PIAL

 

Les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) représentent un dispositif destiné à se généraliser d’ici l’horizon 2022. Déployés sur l’ensemble du territoire, ils ont pour but de définir une nouvelle organisation du travail des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap).

 

Les PIAL centralisent les différents moyens d’accompagnement des élèves en situation de handicap et font office de véritables pôles ressources pour la communauté éducative. L’objectif est alors une meilleure prise en compte des besoins de l’élève pour une plus grande réactivité au niveau des affectations à la rentrée. Le dispositif améliore également la formation des accompagnants et garantit pour eux de meilleures conditions de travail.

 

En effet, avec les PIAL les familles n’ont plus à attendre que l’accompagnant soit recruté au moment où elles font leur demande. À présent déjà recruté au sein du pôle inclusif, ce dernier est en mesure de se mettre à disposition de l’élève dès que celui-ci intègre sa classe.

 

Recrutement des AESH

 

Avec le déploiement des PIAL, les besoins en personnel se sont vu augmenter. En conséquence, un recrutement massif de 4500 AESH en ETP (équivalent temps plein) a été mis en place par le gouvernement. Par ailleurs, environ 29 000 contrats aidés (CUI/AVS) ont été transformés en 6751 ETP d’AESH afin de pourvoir à la demande, ce qui représente une augmentation de 7,2 % par rapport à l’année dernière.

 

L’emploi des AESH est également davantage sécurisé depuis la rentrée. À présent, il est possible de recruter ceux-ci en CDD pour une durée de 3 ans renouvelables une fois. En cas de poursuite de l’activité, le CDD sera alors commué en CDI. Par ailleurs, les AESH peuvent désormais bénéficier d’un accès à la formation à partir de leur première année d’exercice. Des AESH référents ont aussi été nommé au sein de chaque département afin d’accompagner au mieux les débutants à la fonction.

 

Autre mesure importante, la possibilité pour l’Éducation nationale de s’associer aux collectivités territoriales en vue du recrutement commun d’AESH. Grâce à cette nouveauté, il est alors possible d’augmenter le temps de travail moyen des accompagnants pour un meilleur suivi des élèves en situation de handicap sur leur temps scolaire et périscolaire.

Un service départemental « école inclusive »

 

Qui dit « profonds bouleversements » dit également davantage de questions de la part des familles. Afin de pouvoir aider et accompagner ces dernières dans toutes leurs demandes, un service spécifiquement dédié à l’école inclusive a été mis en place dans chaque département. L’accompagnement des élèves exprimant des besoins particuliers est alors élaboré au sein de ce service. Ces derniers bénéficient également d’un suivi complet ainsi que d’une évaluation de leur scolarisation.

 

Le but de ce service départemental « école inclusive » est également de remplir un rôle d’accueil. Une cellule d’écoute a ainsi été mise en œuvre afin de répondre aux questions des familles et informer ces dernières sur les dispositifs existants pour la prise en charge de leur enfant en situation de handicap.

 

Des professeurs mieux accompagnés

 

Afin d’accompagner au mieux le personnel enseignant, une plateforme a été mise en ligne par les services numériques de l’Éducation nationale. Appelée « Cap École Inclusive », cette dernière permet aux professeurs ainsi qu’aux AESH de partager et de récupérer toutes les ressources dont ils pourraient avoir besoin afin d’inclure le handicap dans leurs pratiques pédagogiques. La plateforme permet également de mettre en relation les enseignants entre eux afin que les plus expérimentés puissent apporter aide et conseils à tout professeur souhaitant mettre en place des cours ou des aménagements adaptés pour leurs élèves souffrant de handicap. Une idée qui se révèle particulièrement en faveur des élèves souffrant de troubles du spectre autistiques (TSA).

 

De nouvelles « Ulis »

 

Pour cette rentrée 2019, on note également l’augmentation du nombre d’unités localisées d’inclusion scolaire (Ulis). 200 Unités supplémentaires ont ainsi été crées dont la moitié pour le second degré. De plus, le gouvernement annonce la création de 250 unités pour 2022.

Une meilleure prise en charge des enfants autistes

 

Lors de son annonce du 27 août dernier, le gouvernement a clairement défini la scolarisation des élèves souffrant de troubles autistiques comme l’une de ses priorités. Dans le cadre de la « stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022 », le ministre de l’Éducation annonce ainsi la mise en œuvre de 180 nouvelles unités d’enseignement en maternelle autisme (UEMA) ainsi que de 45 unités d’enseignements en élémentaire autisme (UEEA). Pour cette année 2109, 30 nouvelles UEMA et 10 UEEA sont prévues. D’ici à 2022, 2000 places en maternelle et 450 en élémentaire seront ainsi déployées sur la totalité du territoire.

 

En ce qui concerne les parents d’élèves en UEE, leur rôle sera quant à lui davantage pris en compte avec la possibilité pour eux de participer à la communauté éducative de l’école où se situe l’unité d’enseignement.

 

Autres nouveautés en vrac :

 

  • La création des livrets de « parcours inclusifs évolutif » intégrant l’ensemble des plans de suivi possibles pour un élève : Projet d’accueil individualisé (PAI), Projet d’accompagnement personnalisé (PAP),  programme personnalisé de réussite éducative (PPRE), projet personnalisé de scolarisation (PPS)…
  • La notification du PPS par cycle scolaire, et non plus année par année (sauf réexamen en cas d’évolution des besoins)
  • Apparition des « équipes mobiles territoriales d’appui aux établissements scolaires » destinées à faciliter la coopération entre les professionnels de l’Éducation nationale et ceux du secteur médico-social. Expérimenté pour la rentrée 2019, le dispositif sera étendu en 2020.
  • La publication de programmes adaptés aux élèves souffrant de troubles auditifs, avec des cours, ainsi que des modules en LSF (langue des signes française). Ainsi que la possibilité de suivre des cours de LSF optionnels en lycée général et technologique.
  • L’introduction d’un volet dédié à l’inclusion scolaire dans tous les projets des établissements scolaires ainsi que dans le règlement intérieur.
  • Une simplification des procédures d’aménagement des épreuves.