Emploi et handicap : le Premier ministre débloque une enveloppe de 100 millions d’euros

En raison de la crise sanitaire actuelle, le contexte de l’emploi pour les personnes en situation de handicap se montre particulièrement difficile. Afin d’inverser la tendance, le Premier ministre a annoncé une aide de 100 millions d’euros afin d’inciter les entreprises à recruter davantage de travailleurs handicapés, sans limites d’âge.

Emploi et handicap : le Premier ministre débloque une enveloppe de 100 millions d’euros.

En raison de la crise sanitaire actuelle, l’économie ainsi que l’emploi en France se retrouvent particulièrement dégradés. Face à un contexte aussi difficile, professionnels et associations s’interrogent légitimement sur le sort des personnes en situation de handicap. En effet, les périodes de crise se révèlent bien souvent plus moroses pour cette population, notamment en termes d’embauche et de discriminations. Le premier risque étant de faire l’amalgame entre personnes en situation de handicap et personnes vulnérables face au Covid.

 

Pour éviter d’en arriver là, le Premier ministre Jean Castex a annoncé lors de la clôture des Universités d’été du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) que le dispositif d’aides à l’embauche destiné à favoriser l’emploi des jeunes de moins de 26 ans sera étendu aux chômeurs en situation de handicap, sans limites d’âge. Une enveloppe de 100 millions d’euros a ainsi été débloquée afin d’inciter les entreprises à l’embauche de travailleurs en situation de handicap. Cette aide devrait alors bénéficier à environ 30 000 personnes.

 

On fait un point avec ISEA.

 

4000 euros par entreprise pour l’emploi d’un TH

 

Ce nouveau coup de pouce vient s’ajouter à celui déjà octroyé aux entreprises pour l’emploi de tout nouveau salarié de moins de 26 ans. Ainsi, une aide de 4000 euros sera également proposée aux employeurs qui feront l’effort d’employer un travailleur en situation de handicap au sein de leur structure. Contrairement au premier dispositif, celui-ci n’impose pas de limites d’âge. Les conditions d’obtention restent alors la signature d’un CDI ou d’un CDD de plus de trois mois pour une limite de salaire équivalent à deux SMIC maximum.

 

S’inscrivant dans l’actuel plan de relance du gouvernement, cette aide sera reversée par tranches trimestrielles sur une période d’un an. Elle concerne toutes les embauches effectuées entre le 1er septembre 2020 jusqu’au 28 février 2021.

 

La secrétaire d’État au handicap Sophie Cluzel a alors annoncé que cette nouvelle aide pourrait bénéficier à près de 30 000 personnes éprouvant des difficultés à retrouver ou à rester dans l’emploi.

 

La question de l’incitation

 

D’après la secrétaire d’État, la baisser du coût du travail est devenue une condition indispensable pour les employeurs en ces temps de crise. Grâce à ce nouveau dispositif et à la levée de la limite d’âge, Sophie Cluzel espère un effort des entreprises pour lever les freins à l’embauche de nouvelles personnes en situation de handicap.

 

Avec cette aide substantielle, le gouvernement espère bien entendu conserver les avancées positives obtenues lors de l’année 2019 en matière d’emploi de personnes handicapées (voir notre article ci-dessous), cela malgré les conséquences de la crise sanitaire.

Rappelons que l’Agefiph avait en effet annoncé des chiffres plutôt encourageants concernant l’emploi des personnes en situation de handicap pour l’année précédant le confinement. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi en situation de handicap était passé sous le seuil symbolique des 500 000 en 2019. Par ailleurs, le taux de chômage de la population handicapée était passé de 16 % à 17 % au cours de cette même année, bien que celui-ci soit toujours deux fois supérieur à celui de la population générale.

 

Les nouvelles mesures annoncées seront-elles toutefois suffisantes pour conserver la tendance ? Affaire à suivre…

 

Lire notre article : Emploi et handicap : de bons résultats pour 2019